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Samedi 26 janvier à 16H, il y avait...

Sexe et violences faites au corps des femmes et des filles

Une anthropologue, une animatrice de prévention et une gynécologue obstétricienne croisent leurs expériences de prévention, de soins et d'accompagnement

Albertine Pabingui, anthropologue ; Valérie Bourdin, ALS, Association de Lutte contre le Sida et pour la santé sexuelle ; Perrine Millet, association un maillon manquant. Animation Françoise Mar.

Perrine Millet, gynécologue obstétricienne, est venue nous parler de l’association « un maillon manquant ». Il s’agit d’une formation diplômante, qui vise à enseigner la prise en charge des violences faites aux femmes et la bienveillance nécessaire à ce sujet. C’est en formant le corps médical que Perrine veut agir : « tant que cette violence n’est pas pensée, elle ne peut être dépassée ». L’objectif est de connaître les différents types de maltraitances ; d’identifier les conséquences sur la santé de ces maltraitances ; d’aborder celles-ci lors de l’anamnèse ; de pouvoir dépister les situations de risque et pressentir les maltraitances qui ne se disent pas ; de savoir orienter les prises en charges physique, psychique, juridique et sociale des victimes par un travail réalisé en interdisciplinarité ; et enfin d’orienter et construire un parcours de soin centré sur la patiente. Perrine nous questionne : qu’est-ce qui fait qu’un enfant, un nouveau-né d’une telle pureté puisse devenir un auteur de violence ? Comment penser et réfléchir ce constat ? Comment accompagner une femme enceinte pour qu’elle se sécurise dans son développe, et surtout quand celle-ci a vécu des violences durant son enfance ? Lot tragique d’une femme sur 8 encore aujourd’hui en France ! Avec légèreté et brillance, Perrine reste souriante et nous présente notre clitoris comme « un oiseau avec des ailes », « le seul organe destiné au pur plaisir féminin », cette vision m’éclaire et m’égaille, si simple et efficace après toutes ces informations lourdes de sens et de constats.

 

Valérie Bourdin boucle le sujet par l’illustration de ce qu’elle met en œuvre avec son association de lutte contre le SIDA (ALS) auprès des jeunes de 15 à 25 ans. Elle nous parle de la question de l’éducation à la sexualité, de la féminité et de la masculinité. L’association a choisi d’aborder la sexualité à travers les différents champs de la société, de l’identité sexuelle individuelle et collective, de la prévention et la santé. Impliquant des établissements scolaires dans le dialogue et l’action, l’impact de son discours se créé par la multiplicité des approches et la longueur des interventions. Sur plusieurs mois l’association échange avec les élèves d’un même établissement, elle créé des liens et établit un terrain de confiance. Elle interpelle aussi les parents à travers des journées d’informations, des soirées à thèmes pour rendre compte que nous sommes tous empreints et porteurs de ces représentations et à l’origine de ces divisions genrées. Valérie évoque l’exposition artistique Sexpo et  « le printemps de la jupe et du respect », symbolisant les relations entre sexes et illustrant le travail réalisé.

 

Les interventions se terminent par une longue séance de questions - réponses, permettant à chaque participant.e.s de pouvoir extérioriser ses ressentis, ses colères et ses peurs. Des témoignages se font entendre, des partages de références et de mouvement, affirmant le processus qui se poursuit de prévention et de réparation. Parmi ces mouvements, nous entendons parler de « le phallus et le néant » nouveau film documentaire de Sophie Robert autour des dogmes psycho-analytiques ; le collectif féministe contre le viol (CFCV) ; le groupe à Die des Collectives, les ressources au niveau des ministères (www.stop.gouv.fr) ; MIPROF ; OFCV, la FDVA (femme et handicap).

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Photos et Textes : Estelle Collette

 

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